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lundi 20 juin 2016

Sunway Lagoon

Lors des dernières vacances, nous sommes allés avec copains et copines passer une journée dans un parc d'attractions très agréable.


Situé à une quarantaine de minutes de la maison, Sunway Lagoon regroupe à la fois des activités aquatiques et terrestres.
Sur place, vous pouvez en effet trouver toutes sortes de descentes dans l'eau sur boudins, planches, piste de surf, sauts, piscines récréatives ou à vagues, loopings, mais aussi un petit zoo, des animations acrobatiques, une tyrolienne, un pont de singe, un stand de tir, une maison hantée, un train style grand huit, un bateau pirate qui fait un tour complet ... Et encore, nous n'avons pas eu le temps de tout explorer !

Il y a bien sûr de quoi se restaurer, puisqu'il est interdit d'apporter de la nourriture !

Là-bas, les visiteurs, Malais pour la plupart, se baignent habillés et restent toute la journée ainsi. Etonnant du point de vue de l'hygiène ... Ce qui est sûr, c'est qu'on n'a jamais froid, et que l'on reste en maillot en permanence. Attention aux coups de soleil...

Nous y étions en semaine, j'imagine que ce doit être bondé le week-end ! 



Bon, pour ces acrobates, cela ne dérange pas que les photos soient à l'envers ...


Pause déjeuner

Dur dur de parvenir à se relever !

Fermez la bouche pour ne pas que votre estomac ressorte !

360° : quelle horreur !

De belles descentes ...


Vue panoramique sur le parc


samedi 11 juin 2016

Le Malaysian Philharmonic Orchestra (MPO)

En avril, j'ai eu l'occasion d'assister à une répétition de l'orchestre philarmonique de Kuala Lumpur (Le "Dewan Filharmonik Petronas").


Situé sous les tours Petronas, cette salle de concert a ouvert ses portes en 1998, et propose depuis un répertoire varié d'oeuvres, avec par exemple pour la saison 2015 - 2016 : 

- Du classique :
Liszt (Les Préludes), Brahms (Variations / Symphonie n°1), Dvorak (Symphonie n°9), Berlioz (Le Corsaire), Tchaïkosky (Symphonie n°5), Rachmaninoff (Symphonie n°2), Shostakovich (Concerto pour Violon n°1), Haydn (Symphonie n°93), Beethoven (Symphonie n°5), Gershwin (Concerto en F), Mozart (Symphonie n°31), Schubert (Symphonie n°6), Prokofiev (Symphonie n°5), Malher (Symphonie n°7), Liszt (Rhapsody hongroise n°1), Strauss, Verdi, Debussy (Nocturnes), Strauss (Ainsi parlait Zarathoustra), Rossini, Bartok, Ravel, Rimsky-Korsakov (Scheherazade) ...

- Mais aussi du cirque, des contes musicaux (Jacques et le Haricot Magique / Pierre et le Loup), des rockeurs malais, du jazz (Diana Krall), des ballets (Roméo et Juliette), des récitals, de la musique de chambre ...


La salle de concert elle-même est inspirée de la tradition des salles européennes du 19ème siècle, de par sa forme en "boîte à chaussures", avec un orgue magnifique dans le fond. Elle offre 920 sièges (en comparaison, la grande salle de la Salle Pleyel peut accueillir 3000 personnes). Quant à l'orchestre, il surfe sur le multiculturalisme avec ses musiciens de 25 nationalités différentes.


Cette fois-ci, j'étais invitée par l'Association Francophone de Malaisie à la répétition de 2 symphonies : la n°4 de Szymanowski (avec Conrad Tao au piano, jeune homme transcendé par la musique qui m'a véritablement scotchée, moi qui n'y connais rien !) et la n°5 de Tchaïkovski.

Un bon moment, il va falloir récidiver !


mardi 7 juin 2016

Le tissage Ikat

La semaine dernière, je suis allée voir l'exposition "Textile Tales of Pua Kumbu - The Sacred Journey", qui se tient durant un mois dans la galerie d'art de l'Université de Malaya (là où les garçons jouent au rugby tous les dimanches).


Nous n'étions que 2 à profiter de la visite guidée par Dr Welyne Jeffrey Jehom, maître de conférence en anthropologie dans cette université. Cette jeune femme née à Sarawak et épouse d'un Français consacre ses travaux de recherche au développement et à la mise en valeur du travail de tissage effectué par une communauté du peuple Iban. C'est elle qui pour la 2ème année consécutive met sur pied cette exposition.

Quelques éclaircissements :

Qui est le peuple Iban ?

Les Ibans sont une ethnie de l'île de Bornéo, aujourd'hui concentrée dans l'Etat du Sarawak. Leur population est estimée à 600 000 personnes. Les Ibans sont réputés pour leurs tissages traditionnels, l'Ikat.

Qu'est-ce que l'Ikat ?

L’Ikat (de l'indonésien ikat, « attacher, nouer ») est un procédé de teinture et de tissage dans lequel le dessin est créé en teignant d'abord le fil de trame, ou le fil de chaîne, de toutes les couleurs qui vont y figurer, à des intervalles très précis, de sorte qu'au moment du tissage les éléments du dessin se créent par la juxtaposition des parties du fil de la couleur appropriée (par exemple, cinq ou six points jaunes de deux millimètres, à un mètre de distance l'un de l'autre sur la longueur du fil, viennent l'un au-dessus de l'autre au moment du tissage pour former l'œil d'un oiseau, et ainsi de suite pour chaque élément du dessin). En teignant le fil, les parties qu'on veut préserver d'une certaine couleur de teinture sont cachées par un fil qu'on noue sur le fil de la trame. On plonge ensuite le fil dans la teinture. On recommence pour les autres teintes. Par extension, le mot désigne également le tissu qui en résulte. La technique de l'Ikat est utilisée en Indonésie, mais aussi en Amérique Centrale et du Sud.

Et le "Pua Kumbu" en particulier ?

Le Pua Kumbu est un tissu de coton multicolore cérémoniel, à motifs traditionnels, utilisé par les Ibans. "Pua" signifie "couverture" et "kumbu" signifie "recouvrir". Porté lors des rituels, il sert à la fois de protection, de décoration, de séparation. Sa taille standard est 2,40 x 1,20 m.

Les tisseurs Ibans n'utilisent que des ingrédients naturels pour teindre leurs fils : telle feuille pour obtenir un bleu-gris, telle autre pour un rouge brique, un bois particulier pour le jaune. Il est difficile de savoir comment s'est transmise cette technique au fil des années, car les Ibans n'ont que des traditions orales.

Les motifs tissés ont une signification bien précise, qui s'explique via la dimension sacrée des croyances de ce peuple.
En effet,  chaque communauté Iban, regroupée dans une "long house" où vit une vingtaine de familles, possède sa "weaver's mastress", c'est-à-dire une femme responsable du travail des tisseurs. Cette femme est choisie en fonction de ses "pouvoirs" à communiquer avec les dieux. Les dieux lui parlent dans ses rêves, et au matin elle sait exactement ce qu'elle doit tisser de façon stylisée : un crocodile, un singe, un chasseur, chacun illustrant une histoire racontée par les dieux dans son sommeil.

 




Légendes sur les origines du tissage Iban :

Il y a beaucoup de légendes sur l'origine de Pua Kumbu. La plus connue concerne Menggin, un chasseur Iban qui tira sur un bel oiseau avec sa sarbacane. En courant pour récupérer son trophée, il trouva une jupe tissée au lieu d'un oiseau. Il garda cette jupe tissée car il n'en avait jamais vu auparavant. Cependant, il ne savait pas qu'elle appartenait à Dara, fille aînée d'un dieu. Dara chercha sa jupe partout. Quand elle trouva Menggin, ce dernier lui rendit sa jupe. En retour, Dara épousa Menggin, même si elle était déjà mariée. Elle l'amena à son domicile, l'autre monde, la terre des Dieux. Ils eurent un fils, Sera. Au bout d'un an, le premier mari de Dara revint à la maison. Dara demanda à Menggin et Sera de retourner dans le monde Iban et de porter pour leur voyage une veste et la jupe qu'elle avait tissée. A partir de ce jour-là, la veste et la jupe ont été transmises à de nombreuses femmes de la tribu Iban afin qu'elles puissent tisser les mêmes motifs et ainsi rester proche des dieux. 


Les + de l'expo :

Welyne a mis au point une application de reconnaissance de l'image téléchargeable gratuitement sur votre téléphone. Ainsi, vous pouvez obtenir des informations sur chaque pièce de tissu simplement en approchant votre téléphone (nom du tissage, du tisseur, date de réalisation). Certains Ikats ont plus de 200 ans ! 
Pour certaines pièces, l'application permet d'extraire un à un les motifs, et de les transformer en l'illustration réaliste de ce qu'ils sont censés représenter ; le motif est ainsi mis en exergue, sa forme devenant plus parlante aux yeux du visiteur. 

Différents motifs ...


Et des exemples d'illustrations réalistes du motif représenté



Enfin, Welyne essaie de développer une gamme de produits dérivés (sacs, chaussures, trousses, cravates ...) afin de faire connaître cette technique de tissage, de vendre à des prix "raisonnables" les productions de manière à garantir une vie décente à cette communauté. On peut même commander sa pièce de tissu aux dimensions, couleurs et motifs désirés !  
Certains bénévoles peuvent aussi se rendre sur place pour aider ces familles à organiser leur production. Pour s'y rendre, compter 6 heures de pirogue depuis Kuching, la capitale de l'état de Sarawak !

Exemples de produits dérivés


Les différents ingrédients permettant une teinture naturelle

Bref, j'ai appris beaucoup de choses en visitant cette très belle exposition !